Page:Acker - Petites Confessions, sér2, Fontemoing.djvu/244

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photographie de Renan, cette lumière tamisée et paisible, propice aux longs travaux ? Hier, il publiait la Confession d’un homme d’aujourd’hui, et demain le Vaudeville donne la représentation de sa nouvelle pièce, l’Esbroufe, et il dit que tout l’intéresse, sauf la littérature. Y aurait-il dans son existence des preuves cachées de ce qu’il avance avec une conviction énergique et froide ? Mais non ; le voici qui la raconte lui-même, et elle est tout entière consacrée à la littérature.

— Je suis entré à l’École Normale en 1880, en sortant du lycée Condorcet, qui s’appelait alors lycée Fontanes après s’être appelé lycée Bonaparte, et j’eus là, comme camarades Jaurès, Dejean, Moreau-Nélaton, Henri Bernès, Pierre Gauthier, Bergson. Je n’avais nullement l’intention d’être professeur et, tout au contraire, je ne voulais qu’écrire. Très vite, il me parut qu’il n’était pas très honnête de demeurer dans cette École, puisque je ne songeais pas à réaliser ce qu’elle devait espérer de moi, et je démissionnai au bout d’un an. Je restai alors quelque temps à Paris, puis je voyageai — oh ! en touriste, simplement, car je n’ai jamais été, comme on l’a cru, précepteur dans quelque cour d’Allemagne — en 1882, je publie un volume de vers ; puis, avant d’aller au régiment, M. Rabosson ou l’Éducation universitaire ; pendant mon service, la Mission de Cruchod, et, en quittant le régiment, le Cavalier Miserey.

Le Cavalier Miserey ! On se rappelle le beau ta-