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baiser. Je me suis trouvé tout autre. Je pensais en toi. J’avais perdu le sentiment de mon sexe et je jouissais délicieusement de cette transformation de tout mon être. Quelle merveille que l’amour ainsi éprouvé ! On n’est plus amant, on devient la personne aimée elle-même.

N’est-ce pas le vrai mystère analogue à ce qui arrive dans les vieilles légendes de l’Inde où le prêtre, à force d’amour, se confond, par la puissance de la prière intérieure, avec la divinité qu’il sert ?

Mélissandre, c’est sur ton propre autel que je viens t’adorer.



À TIBURCE

Je vis dans l’enivrante fumée de toi, dans ton atmosphère, comme dans un nuage