Page:Adam (Lamber) – Païenne, 1883.djvu/165

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qu’il éclate sous une émotion trop violente lorsque je te reverrai. Je me suis tant rudoyée et je m’encourage si bien à l’expansion, que ces deux états, l’un succédant à l’autre, m’enlèvent toute possession de moi-même.

Tu lis cette écriture fiévreuse, je te vois l’embrassant des yeux. Je suis jalouse de ce papier… Je pose ma tête sur ton épaule, je te donne mes lèvres. Ah ! quel baiser ! Tu aspires mon âme comme autrefois, je la sens monter en souffle dans ma poitrine, s’élancer pour se mêler à ton souffle et me donner l’angoisse délicieuse du vertige d’amour.

Tu m’aimes sans m’avoir moins aimée. C’est moi qui suis coupable de mes troubles. Mon orgueil et ce silence que je ne pouvais m’expliquer sont seuls cause de ma peine, et si de loin je les maudis encore,