Page:Adam (Lamber) – Païenne, 1883.djvu/209

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sans toujours l’atteindre, les amants dont le nom illumine le poème de l’humanité, également éloignée des froides ou mélancoliques rêveries du platonisme et de la préoccupation dominante des exclusifs et, par conséquent, grossiers plaisirs des sens.

Notre amour est ce que tu es toi-même, l’union accomplie de l’esprit et de la matière, dans une indissoluble et toujours saisissable harmonie, faisant profiter la chair des élévations et des purifications de l’esprit, vivifiant, réjouissant l’esprit des sensations et des perceptions de la matière.

En un mot, il est l’épanouissement même de l’indivisible nature, et l’impuissance que j’éprouve, malgré ma recherche constante, à traduire la profondeur de ma joie, fait partie de l’ineffable et mystérieuse béatitude en laquelle cet amour me tient.