Page:Adam (Lamber) – Païenne, 1883.djvu/67

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Quelle place, Mélissandre, tu as prise dans ce cœur ! Il est bien à toi, sans rival que l’art. Et encore la nature dans sa magnificence, tes dieux dans leur générosité, ont fait pour toi et pour moi ce prodige de te créer tellement belle, que je ne peux voir désormais l’idéal humain, la forme féminine, que sous tes traits, avec ton incomparable grâce et ton délicieux visage.

Rien dès lors ne me paraît plus cruel que de ne pouvoir t’adorer, te prier à la face du monde, te dresser des autels, m’enorgueillir devant tous de la piété que j’ai vouée à mon idole.

J’attends, avec des rayons plein la tête, l’heure si lente à venir où je pourrai verser mon âme à tes pieds, te couvrir de caresses.

Je fais les projets les plus fous, je trace les combinaisons les plus savantes et je