Page:Adam (Lamber) – Païenne, 1883.djvu/81

La bibliothèque libre.
Cette page a été validée par deux contributeurs.

langue mystérieuse de l’extase, et te l’écrire, je posséderais le bonheur absolu.

Les mots me manquent ; toute parole me paraît de glace. J’éprouve le besoin d’effacer aussitôt ce que j’écris, tant je le trouve banal et mesquin. Écoute et prête l’oreille à la voix du dedans.

Je renonce à t’aimer en langage humain.



À MÉLISSANDRE

J’avais fait bien des rêves, caressé bien des ambitions, désiré bien des plaisirs, jamais mon imagination n’était allée ni si haut ni si loin que la réalité présente. Ah ! comme je t’attendais ! Je n’avais rencontré jusqu’à toi que le mensonge, le sentiment artificiel ou les satisfactions grossières des