Page:Adam - L’Enfant d’Austerlitz (1901).djvu/135

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celle affreuse de Manès l’hérésiarque, tenant à la main sa peau d’écorché vif ; celle de Godefroy De Bouillon recevant au milieu du temple de Jérusalem la truelle des chrétiens " ayant persévéré secrètement en la sainte religion dans l’habit mahométan, et malgré les soupçons des infidèles, par les mystères et moyens de la franc-maçonnerie " ; celle de Jacques Molay, grand maître de la chevalerie du temple, à cheval, et casqué de fer, haussant un gonfalon où était inscrit : " charité taille les pierres. Amitié les lie de ciment. Discrétion et fidélité supportent l’édifice. " et, de fait, l’on apercevait au fond de la gravure des dames qui maintenaient et façonnaient un petit temple. Il y avait encore d’autres images singulières, dans l’album relié en cuir, colorié d’écarlate aux tranches, et portant pour titre : portraits et emblèmes des sages francs-maçons. pendant qu’il feuilletait, les tantes et sa mère déploraient cette éducation. Lui, feignait de ne pas les entendre, attentif cependant aux propos dont il était, au profit de son orgueil intime, le sujet. Aussi, loin de mettre un terme à l’examen de l’instant, il s’attardait de page en page. ― pfftt ! Murmurait la tante Malvina… qu’importent ces balivernes à un enfant de son âge. Il s’amuse de cela comme de contes de la mère l’oye. ce ne l’empêchera guère de devenir un Bel officier plus tard… ― on lui fausse l’esprit, gémissait la mère. ― pas plus qu’en lui apprenant l’histoire de Cadet-Roussel. ― il n’est jamais trop tôt pour donner aux enfants des idées justes… ainsi, mon Dieudonné, qui approche de ses huit ans, je le laisse chez M. Balthazar Claës quand je vais à Douai. Il regarde les appareils de chimie et de physique et il demande le nom de