Page:Adam - L’Enfant d’Austerlitz (1901).djvu/161

La bibliothèque libre.
Cette page n’a pas encore été corrigée

monarques et la république, entre les tyrans et la liberté. Elle est entre le suprême conseil qui sauvegarde les principes sacrés de la maçonnerie, et le grand Orient de France qui, traître à ses engagements, permit le triomphe d’une tyrannie nouvelle édifiée sur les débris de la révolution… voilà, mon frère, les explications qui vous étaient dues. L’armée du suprême conseil entre sur le territoire français pour rétablir les choses dans l’ordre instauré par la constitution de l’an viii, et introniser aux tuileries un maçon fidèle, Bernadotte, prince royal de Suède… ou son fils, sous la tutelle de M. Benjamin Constant. ― vous reconnaissez donc, monsieur, l’autorité du suprême conseil ? ― je la reconnais. ― eh bien… un silence succéda… on entendit marcher le bisaïeul, puis une cassette s’ouvrir, des parchemins se déplier. Ayant reconnu le bruit des charnières criardes, Omer pensa que l’on développait certain rouleau de soie bleue sur une face, blanche sur l’autre face estampée d’une croix écarlate, d’une balance d’or, d’une couronne, de deux oiseaux d’or. à maintes reprises, le vieillard avait montré ces insignes à son filleul, ainsi que d’autres symboles, des rubans et des sceaux. ― maître sublime, ― dit la voix étrangère, ― votre serviteur ne peut qu’obéir, dans la mesure permise par ses engagements militaires, au grand inquisiteur-commandeur de l’ordre… pardonnez-moi, monsieur ; je vous croyais dignitaire du grand Orient de France. Sa majesté le tsar, mon maître, recommande de favoriser les requêtes du suprême conseil, lorsqu’elles ne se trouvent pas en désaccord avec les nécessités de la guerre. ― prenez donc le blé, monsieur, pour vos troupes ; mais, s’il est possible, évitez la ruine de mon filleul, en faisant payer par le trésor impérial. ― j’