Page:Adam - Le Conte Futur, 1893.djvu/43

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vent, sur des tréteaux construits à la hâte, l’Amour sacré de la Patrie. Et les hommes rouges du sol ferrugineux défilaient par masses énormes, remplissant de leurs corps l’espace trop étroit des rues. Les administrateurs des Compagnies ordonnèrent qu’on défonçât des tonneaux de piquette pour échauffer l’enthousiasme. Il s’agissait d’enlever ce précieux avantage, de faire prime sur le marché…

Les gendarmes pressaient les hordes misérables, une houle de têtes rouges battant les tréteaux où les actrices en robes blanches, drapées des couleurs nationales, et les cheveux épars par-dessus le marché, vous chantaient sans lassitude : Le jour de gloire

Encore quelques heures de train, quelques cahots de wagons, et le troupeau,