Page:Adam - Souvenirs d’un musicien.djvu/270

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et n’en continuèrent pas moins à jouer sans payer son Devin du village, qu’il aurait bien eu aussi le droit de retirer. Ce ne fut que vingt ans plus tard que, sur la sollicitation de Gluck, ses entrées lui furent restituées.

Quelques années plus tard, Rousseau fit paraître son Dictionnaire de Musique, dans lequel il fit entrer, en les refondant, les articles qu’il avait écrits pour l’Encyclopédie : c’est un ouvrage incomplet, inutile aux musiciens et souvent inintelligible pour ceux qui ne le sont pas. On a reproché à Rousseau d’avoir emprunté quelques passages au dictionnaire de Brossard, qui avait précédé le sien. Ce reproche a peu de fondement : les dictionnaires et les ouvrages de ce genre ne peuvent se faire qu’en s’appuyant sur ceux déjà faits, en les rectifiant, les augmentant et les améliorant. Les définitions manquent de clarté et de développement, et l’auteur ne donne presque jamais que ses idées particulières. Au mot Duo, par exemple, il dit d’abord que rien n’est moins naturel que de voir deux personnes se parler à la fois pour se dire la même chose ; il ajoute : « Quand cette supposition pourrait s’admettre en certains cas, ce ne serait certainement pas dans la tragédie où cette indécence n’est convenable ni à la dignité des personnages, ni à l’éducation qu’on leur suppose. » Après avoir formulé cette belle sentence, il donne la règle à suivre pour les duos tragiques d’après le modèle de ceux de Métastase, qu’il proclame admirables.

Le mot Copiste est un des plus complètement traités. Un passage signale la singulière façon d’alors de traiter