Page:Adam - Souvenirs d’un musicien.djvu/298

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dans l’enceinte cloîtrée ; mais les pensionnaires avaient des amies en ville, et ces amies d’autres amies. Bientôt le secret du couvent fut celui de toute la ville ; et le père de Dalayrac, quoique instruit l’un des derniers, finit par tout découvrir.

II

Il n’y avait plus de résistance possible contre une résolution si bien arrêtée. D’ailleurs, que pouvait-on reprocher au jeune Dalayrac ! Il venait de passer sa licence avec succès ; il était reçu avocat, et il restait bien prouvé que l’étude clandestine de la musique n’avait pas nui aux travaux avoués et reconnus dont il venait de recueillir le fruit. Cependant il y avait pour le père un point essentiel, c’était que l’espoir de la famille ne risquât pas chaque nuit de se rompre le cou, pour donner un concert aux pensionnaires du couvent. L’indulgence seule pouvait parer à ce danger.

Un matin, le père Dalayrac entra dans la chambre de son fils. Sa figure, ordinairement sévère, avait ce jour-là un caractère de bienveillance assez marqué, mêlée cependant d’une légère teinte d’ironie. Un serrurier, chargé de grillages et de lourdes barres de fer, entra presque en même temps que lui dans la chambre du jeune homme.