Page:Adam - Souvenirs d’un musicien.djvu/314

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Au total, si l’étude de cette partition ne peut être d’une grande utilité pour l’instruction, elle sera du moins un motif d’encouragement pour les jeunes compositeurs. L’art musical dramatique est si difficile et exige la réunion de tant de qualités, qu’il est bien rare qu’en débutant, on arrive à produire un bon ouvrage, fût-on même doué de qualités que l’âge et l’expérience développent seuls complètement.

Boïeldieu et Auber ont débuté par des ouvrages qui étaient loin de faire prévoir le talent qu’ils ont déployé plus tard. Il y a aussi loin de la Dot de Suzette à la Dame blanche, que du Séjour militaire à la Muette de Portici, et bien des ouvrages de pauvres jeunes gens dont on n’a pas encouragé les premiers débuts sont loin d’être inférieurs aux premières partitions des maîtres les plus célèbres.

Nous verrons bientôt Dalayrac, après ses premiers essais, s’élancer d’un pas plus ferme dans la carrière, et produire ces œuvres charmantes dont la renommée a été européenne, et qui l’ont placé au rang des compositeurs les plus féconds et les plus heureusement inspirés.


III


Le succès que venaient d’obtenir les deux jeunes officiers les engagea à continuer une collaboration qui commençait sous de si heureux auspices. Mais ils éle-