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XII

les talismans


Sur un tapis, à proximité du divan, Nour-el-Eïn et son esclave Amina jouaient aux osselets. Elles avaient l’une des jambes ramenée sous le corps et l’autre étendue. Leurs pieds nus, également cambrés, étaient chargés de lourds bracelets. Dans leur gros orteil nettement détaché et d’une mobilité extrême se répercutait chaque mouvement de leur corps. Les osselets étaient d’ivoire. Nour-el-Eïn et Amina qui s’amusaient à ce jeu riaient si fort que leurs yeux étaient pleins de larmes et qu’elles devaient à tout moment renouer le mandil sur leur tête.

— À ton tour, Amina.

Des doigts s’avancent, ramassent les osselets, les jettent en l’air.

— Trois ! s’écria l’esclave en présentant le dos de sa main où trois osselets s’étaient posés.