Page:Adolphe Orain - Contes du Pays Gallo.djvu/113

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contrées environnantes, était venu établir son quartier général à la porte de la ville, où il exigeait qu’une jeune fille lui fût conduite chaque soir, pour lui servir de pâture.

Cet horrible carnage durait depuis longtemps déjà. Un tirage avait lieu chaque jour pour désigner la malheureuse victime qui devait être sacrifiée à l’appétit grossier du monstre redoutable.

Or, ce jour-là, le sort avait décidé que c’était au tour de la fille du roi.

Cette jeune princesse était belle et bonne. De là les larmes de tous ses sujets.

Le roi et la reine, qui n’avaient que cette enfant, étaient dans la désolation ; mais, comme ils étaient sages et justes, ils ne croyaient pouvoir se dispenser de payer leur tribut à la bête immonde.

La pauvre victime elle-même, mourant de frayeur, ne faisait, ni ne disait rien pour se soustraire au sort qui la frappait.

Le moment venu, elle se jeta dans les bras de ses parents infortunés, et se fit ensuite conduire au lieu du sacrifice.