Page:Adolphe Orain - Contes du Pays Gallo.djvu/148

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Que disous ? que disous ? criait-elle plus fort en s’éloignant.

Le magicien, ennuyé d’une pareille réponse, continua son chemin en murmurant :

« La fichue bête ! elle est sourde apparemment. »

Le soir, la scène fut encore plus violente que la veille entre l’ogre et sa femme, et celle-ci décida qu’elle irait, elle-même, à la recherche des fugitifs.

Elle y alla, en effet, et, malgré l’avance du prince et de la princesse, elle ne tarda pas à les suivre de près.

Yvonne qui, ainsi que nous l’avons dit, redoutait beaucoup plus l’ogresse que son mari, parce qu’elle la savait infiniment plus intelligente, devint pâle de frayeur en l’apercevant. Elle métamorphosa aussitôt son cousin en oranger, et se changea, elle, en abeille.

Ils avaient, heureusement, pris des sentiers détournés, et l’ogresse passa trop loin pour les voir. Après de longues et fatigantes recherches, elle revint seule au logis, à