Page:Adolphe Orain - Contes du Pays Gallo.djvu/289

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Une nuit que son mari était éveillé, il l’aperçut qui prenait, dans une petite niche cachée dans le fond du lit, un pot renfermant une pommade avec laquelle elle se frotta le corps.

Aussitôt l’opération terminée, elle disparut comme par enchantement, sa voix seulement se fit entendre dans les airs :


« En passant par-dessus has et buissons,
J’m’en vas rejoindre mes compagnons. »


Intrigué, il se leva et examina la pommade. Je ne veux pas aller rejoindre ma femme, pensa-t-il, mais je puis employer cette pommade à graisser ma charrette qui en a grand besoin.

Aussitôt que le véhicule fut graissé, il s’ébranla et bientôt franchit les haies et les buissons. Le paysan courut après, et arrivé dans un carrefour il vit une bande de sorciers, hommes et femmes, complètement nus, qui dansaient autour de sa charrette.

Le bonhomme, indigné d’un tel spectacle, rentra chez lui et se tint sur le seuil de sa porte pour voir revenir sa femme.