Page:Adolphe Orain - Contes du Pays Gallo.djvu/295

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Malheureusement pour lui, un jour qu’il était au cabaret, son camarade lui fit boire piché[1] de cidre sur piché de cidre, micamot[2] sur micamot, petit verre sur petit verre, si bien que Jean Ballard perdit l’esprit, raconta son aventure avec les lutins et chanta même sa chanson.

Jelien Blandin s’empressa d’aller la nuit suivante, au coup de minuit, sur la lande de Bagaron, où il rencontra les petits nains.

V’lez-vous me permettre, leur dit-il, de vous chanter une ronde à double refrain.

— Bien volontiers, mon ami.

Et le bossu entonna :


LA MARCHANDE D’ORANGES


Derrièr’ de chez mon père
Un oranger il ya (bis), brousca ;
Tourna, de la digue dugon duga,
S’en va de la housse touca, brousca !

Qu’est si chargé d’oranges,
Qu’on dit qu’il on romp’ra (bis), brousca ;
etc.

  1. Vase en terre.
  2. Café