Page:Adolphe Orain - Contes du Pays Gallo.djvu/303

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sur la bête qui l’emporta, dans une course folle, jusqu’au village de la Ferronnais.

Ce singulier pourceau déposa Chenette à sa porte, et s’apprêtait à le suivre dans la maison, lorsqu’il lui ferma la porte au nez. « C’est un faux cochon, se disait-il en lui-même ; s’il entrait chez moi, il me jouerait des tours. »

Le lendemain matin, le couturier trouva l’animal qui l’attendait, et qui comme la veille se mussa entre ses jambes et l’emporta, de la même façon, jusqu’à la porte de la personne chez laquelle il devait aller travailler.

Le soir, il en fut encore de même et ainsi de suite tous les jours.

Le pauvre couturier ne parvenait pas à éviter le cochon, qui lui causait maintenant une peur effroyable.

Il n’en dormait plus la nuit, perdait l’appétit ainsi que son entrain et sa gaîté. Le pauvre homme dépérissait à vue d’œil.

Ce manège dura un mois, puis l’animal disparut complètement.

Chenette, en racontant son histoire à ses pratiques, disait : « C’était ben sûr un