Page:Adolphe Orain - De la vie à la mort - Tome second.djvu/308

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Je n’oublierai jamais ce spectacle du pauvre petit paysan allant enterrer son doigt.

5o Les revenants

Un brave homme du bourg de Saint-just, en traversant un soir la grande lande de Bocadève, eut une vision très étrange ; mais laissons-le lui-même la raconter :

« J’aperçus tout près de moi un prêtre recouvert de l’aube, de l’étole, de la chasuble, tout prêt à dire la messe, avec des cierges à ses côtés. Je ne suis cependant pas peuvrou, je vous assure, mais la sueur me coulait sur la figure, comme si je venais de battre une airée de blé noir.

» Oui, j’étais sain d’esprit et de corps, et je l’ai vu comme je vous vois.

» Je marchais à en perdre haleine, et il était toujours à la même distance de moi.

» Je ne dormis point de la nuit, et le lendemain j’allai trouver le curé pour lui faire part de ma rencontre. »

— Père Mathurin, me dit-il, rassurez-