Page:Adresse à tous les électeurs du Bas-Canada par un loyal canadien, 1827.djvu/7

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tées au point d’être devenu un ridicule. Il est si chaud Breton que l’apparution, le nom d’un Français, l’usage de sa langue dans une colonie anglaise, lui occasionnent des spasmes convulsifs, et des distorsions de nerfs, semblables à ceux que produit la batterie galvanique sur le cadavre. Il est opiniâtre, abondant dans son propre sens, altier et insolent dans son impatience à souffrir la contradiction, au point de s’irriter contre les obstacles que la nature et la justice opposent à ses désirs frénétiques d’innovations, au point de ne pouvoir comprendre que la masse de la population du pays n’est pas à blâmer parce qu’elle ne peut pas empêcher que ses ancêtres aient été Français ; au point de s’entêter à croire que les bouleversemens politiques qu’il a conçus et accueillis, quoique repoussés avec indignation par les deux Canadas, leur doivent être imposés forcément, et que les vœux de sa passion sont plus sages que le sentiment de deux peuples n’est sûr, quant à ce qui regarde leurs intérêts les plus chers ; au point d’être incapable de conserver une ombre de modération et de décence envers ses adversaires politiques ; au point de tomber à leur égard dans les excès de fureur d’une imagination délirante, ne rêvant que rébellion dans la veille comme dans le sommeil ; au point de dénoncer faussement de prétendus comités de salut public, épouvantail de sa création pour faire tomber sous sa tutelle protectrice les gouverneurs alarmés ; au point d’imaginer, par démence ou par malice, un protectorât créé par la Chambre, les crimes, les séditions, les tems de Charles I, et de Louis XVI, se répétant en Canada. Quand je vois cet homme, je vois le génie du mal incarné sous la forme de ce vieux séducteur, assiégeant, obsédant le Gouverneur pour l’exciter à la violence, lui répétant sans relâche : « Oh ! vous qui n’éprouvez les supplices de la contradiction, et ne buvez la honte des refus que depuis sept ans, vous ne pouvez partager avec assez d’énergie les ressentimens inspirateurs des désirs de vengeance qui m’agitent ; ils sont sans cesse renaissans pour