Page:Adrienne Durville, Carnet de guerre 1914-1918 n°1.pdf/38

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nouveau récit de ce genre ; de tous ces témoignages, un fait se dégage bien net les prussiens achèvent les blessés et égorgent les prisonniers.

L’exaspération et la haine grandissent chaque jour et l’on finit par se demander pourquoi on n’use pas ouvertement et officiellement de représailles. La prison regorge d’otages civils, c’est le cas où jamais de menacer de les fusiller si les assassinats continuent.

9 heures ; Grand coup de feu ; des blessés cette fois, dont quelques uns le sont assez sérieusement ; ils arrivent de Dornach où la mêlée a été terrible ; deux ont le bras cassé, l’un souffre beaucoup ; nous avions peur d’une hémorragie qui ne s’est heureusement pas produite.

Le docteur demeurant juste de l’autre côté de la porte des Vosges, il est impossible de l’avoir la nuit, la sortie ou l’entrée de la ville étant interdite sans un laissez-passer spécial ; nous faisons les pansements, les réconfortons de notre mieux ; il est près de minuit quand nous pouvons nous coucher.

Vendredi 21 août

Lever 5 h. ½. Soins, pansements ; il y a plusieurs malades qui pourront partir ces jours-ci et laisser la place à de nouveaux blessés.