Page:Adrienne Durville, Carnet de guerre 1914-1918 n°1.pdf/66

La bibliothèque libre.
Cette page a été validée par deux contributeurs.

incapables ou ceux qui ne sont pas à la hauteur de leur tâche.

6 heures : Salut à St  Vincent.

Le lt Weité nous envoie une quantité de fruits ; tout le monde nous gâte.

Toujours aucune lettre.

Mercredi 9 septembre

Je vais avec Mme de N. voir les dépêches ; les nouvelles sont bonnes, les Allemands reculent toujours, et les Russes continuent à avancer ; on ne parle pas de Maubeuge. Je crois quand même que la guerre sera longue, aussi j’achète de la laine blanche pour me faire une écharpe pour l’hiver. Ce sera une façon de nous occuper en attendant les blessés.

On entend le canon très loin, les hostilités auraient-elles recommencé en Alsace ?

Mme des L. que l’inaction agace et qui a un permis de circulation, profite du beau temps pour se promener ; elle est allée avec le Dr  visiter le cimetière des mobiles de 1870, le fort de la Miotte, le monument du Pluviose et du lt Engel.

Je passe l’après-midi avec Mme de N. à lire et travailler.

6 heures. Salut.

On se bat près de Thann ; confirmation de la capitulation de Maubeuge et de l’exécution de Percin, mais pas officiellement.

Reçu lettre de M. Boulangé ; elle a quitté Nancy et est à Tours ce que je trouve fort sensé ; mais elle m’apprend la fuite en