Page:Adrienne Durville, Carnet de guerre 1914-1918 n°11.pdf/2

La bibliothèque libre.
Cette page a été validée par deux contributeurs.

Vendredi 28 mars 1919

C’est bien cette fois mon dernier cahier de campagne que j’ouvre à la veille de ma rentrée dans la vie civile. Je le fermerai le jour où l’on signera la paix. Quels souvenirs dans ces cinq ans de guerre, quel deuil, mais surtout quelle gloire, quelle fierté et quel amour pour le pays.

Je continue le service jusqu’au bout. Surprise de voir un nouveau chirurgien, celui qui est venu de Strasbourg pour opérer de nuit. Il prend le service et M. Gouy ira en médecine. M. Barr s’en va aussi, nommé médecin-chef de la place de Tours ; cela fait bien des bouleversements ; on sent que tout va se réorganiser comme en temps de paix ; je ne crois pas que les infirmières restent bien longtemps ici.

Malheureusement cela nous fait rater notre promenade au Col du Bonhomme, ce qui est désolant ; je n’aurai pu exécuter aucun de mes projets.

Courtes promenades d’adieux dans le cher vieux Colmar, visite à Mme de Beaulieu.

Julie écrit à Mlle Roch qu’elle partira bientôt en Bochie.