Page:Adrienne Durville, Carnet de guerre 1914-1918 n°2.pdf/40

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beau discours de l’aumônier, regrettant discrètement qu’une croix ne soit pas venue embellir ses derniers jours, et adoucir le chagrin des parents ; le pauvre garçon est mort juste deux mois après avoir été blessé, deux mois qui n’ont été qu’une agonie.

Nouvelles militaires banales, rien de nouveau ; mais ce n’est pas pour Commercy qu’est parti le 171e, c’est pour l’Alsace ; cela va recommencer. Mme des L. va à l’hôpital pour sa dernière piqûre.

Visite de Mme de St  Michel ; elle vient maintenant presque tous les jours passer quelques moments avec nous. Visites d’adieu de M. Jourdan qui part demain matin pour Traubach avec son ballon et ses aérostiers ; c’est bien décidément les opérations qui vont reprendre. Nous nous séparons tous fort bons amis et nous espérons bien le revoir.

Visite quotidienne du lt Weité qui nous apprend des choses intéressantes : Joffre aurait dit au ministère qu’il pouvait chasser les Allemands en 15 jours mais qu’il faudrait pour cela sacrifier 150 000 hommes, et qu’il préférait y mettre un mois, c’est bien ce que le Gal Lecomte