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Samedi 22 août

Matinée habituelle, soins, pansements ; tout le monde va de mieux en mieux. Visite du Dr Veau, chirurgien des hôpitaux fort aimable ; il nous dit que tous les hôpitaux de Belfort sont archi-bondés. Nous nous étonnons un peu que l’on ne déverse pas davantage dans les ambulances ; informations prises, Mme des L. va voir le médecin-chef pour lui rappeler que nous avons encore de la place et qu’il est inutile d’entasser ces pauvres malheureux.

Reçu lettre de Beauseigneur, bien tournée et pleine de cœur ; la moitié de nos blessés est à Marseille, l’autre à Lons-le-Saulnier.

Pendant que je fais les pansements toute une fournée de prisonniers passe devant nos fenêtres ; je suis très en colère de ne pas les avoir vus.

2 heures. Je vais à la poste répondre à Louis par télégramme, et de là avec Mlle Roch revoir les canons. Il y en a 22 maintenant autour de la statue. Quel beau spectacle.

4 heures ; j’ai enfin vu des prisonniers en retournant à la poste pour un de nos soldats, ils étaient blessés et arrivaient en auto. Je les ai regardés sans la moindre sympathie ; ce ne sont plus des ennemis loyaux, mais de véritables assassins.

Quatre de nos malades rejoignent leur corps. Deux autres les