Page:Adrienne Durville, Carnet de guerre 1914-1918 n°1.pdf/67

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Angleterre de ma tante et de Jeanne, atteintes de bombardite aigüe. C’est de la folie. Que pouvait-on craindre à Dieppe ; la flotte allemande n’est pas près d’y arriver.

Elle me donne des nouvelles des cousins, Maurice est blessé à l’épaule, Jean a traversé sans dommage les combats de Belgique, Pierre était vivant le 1er , aucune nouvelle de Paul Augrain !

Mlle R. rentre de chez son père, elle m’apporte un permis de circuler que M. R. lui a donné pour moi ; c’est très gentil et je le remercierai quand je le verrai. S’il fait beau et que nous n’ayons rien à faire, je pourrai à mon tour me dérouiller un peu les jambes ; bien entendu, Mme de M. n’en sait rien.

Jeudi 10 septembre

L’engagement de Thann a été un succès pour nous ; on a amené cette nuit quelques blessés à l’hopital ; nous allons peut-être recommencer à en avoir. On nous dit que beaucoup de trains contenant des Russes et des Anglais ont passé en gare de Belfort et que les opérations vont reprendre en Alsace. Tant mieux. Mais d’où viennent ces troupes : de Marseille, sans doute ; est-ce là le fameux fait nouveau dont parle Kitchener ? J’avoue plutôt croire à notre poudre Turpin !

Reçu lettre d’Adèle qui me donne des détails sur la rentrée à Paris ; il me semble qu’en banlieue, on s’est bien affolé.

Mme de N. vient nous lire quatre lettres de son mari qui peignent admirablement l’état de Paris ces derniers jours ; on croyait presque les