Page:Adrienne Durville, Carnet de guerre 1914-1918 n°1.pdf/68

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Allemands aux portes et l’on a été surpris et même un petit peu déçu de leur mouvement de recul.

Maintenant la grande bataille tant attendue est engagée sur un front énorme ; c’est la plus grande qu’ait jamais vue l’histoire. Que va-t-il en sortir ; même vaincus maintenant, nous sommes toujours sûrs du résultat final ; mais je voudrais une victoire bien à nous. Jusqu’à présent, cela va très bien et nous gagnons tous les jours un peu de terrain.

Le lt Weité nous rapporte un bruit intéressant. On a pu surprendre une communication de T. S. F. allemande, venant du côté de Troyes ; les A. demandaient du renfort ; on leur a répondu : servez-vous de votre cavalerie ; à cela on répondit, impossible, nous sommes entourés par l’artillerie française.

Que tous les détails de cette guerre seront intéressants à connaître plus tard.

4 heures ; nous allons prendre le thé chez le Dr, de là au cimetière ; j’étrenne mon permis.

6 heures. Salut. J’apprends que le Gal Gallieni a trouvé dans la maison Mercedes 40 autos blindées et munies de mitrailleuses, prêtes à être livrées aux Allemands aux portes de Paris ; il les a achetées 1F pièce puis a fait arrêter tout le personnel sous l’inculpation d’espionnage.

Les Allemands ont reculé de 40 Kilom. ; deux drapeaux sont pris.

L’aumônier est tout bouleversé : son ami intime le commandant du 22e bat. de chasseurs d’Albertville, vient d’être tué le 3 août[1] en

  1. Probable coquille pour le 3 septembre. D’après l’Historique succinct du 22e bataillon de chasseurs alpins, le commandant de Parisot de Durand de la Boisse tombe au combat le 3 septembre lors de l’attaque de la tête de Béhouille, dans les Vosges ; NdÉ.