Page:Adrienne Durville, Carnet de guerre 1914-1918 n°1.pdf/7

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La guerre est déclarée ; tout le monde y va avec un tel entrain et une telle gaieté que l’on croirait plutôt à d’immenses manœuvres.

10 heures. Nous allons coucher à N. D. des Anges, ambulance no I ; nous y sommes très mal et c’est très sale ; pas de matelas, des paillasses, le reste à l’avenant ; nous rions comme des folles ! À la guerre comme à la guerre ! C’est le cas de le dire et il est probable que nous en verrons bien d’autres.

Mercredi 5 août

Organisation des ambulances ; le préfet envoie un bouquet avec sa carte à Mme de M.. C’est très chic ; nous retrouvons l’équipe 10 de Mlle Lopez qui est désignée pour le service d’avant ; elles n’ont rien à faire, couchent sur un matelas rempli de punaises et sont fort mal reçues ! Cela fait un vrai contraste avec notre situation ; l’ambulance s’arrange.

5 heures. Nous partons toutes les 7 empilées dans l’auto de la C. R. pour voir le Lion ; notre chauffeur, qui a un patriotisme fougueux, nous emmène d’abord au champ d’aviation où notre drapeau et notre uniforme nous font pénétrer. Nous avons la veine de voir atterrir un aéroplane qui vient de survoler