Page:Adrienne Durville, Carnet de guerre 1914-1918 n°10.pdf/30

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chancelier ; le Kaiser abdique. Si tout cela est sincère, quel effondrement.

Visite à Renée où j’ai la surprise de trouver Liaison ; quel plaisir de la revoir et de reparler des amis de Bouleuse. Nous devons nous retrouver mardi.

Renée me parle de Foch, navré, paraît-il, qu’on ait arrêté sa victoire. Comme je le comprends.

Lettre Julie ; on ne sait rien de nouveau, peut-être aura-t-elle besoin de me rappeler.

Lundi 11 novembre

Renée et moi allons passer la journée à Versailles ; c’est là, qu’à onze heures précises, nous entendons les coups de canon qui annoncent la signature de l’Armistice ; quelle émotion et comme j’aurais pleuré si j’avais été seule ; je me sens bouleversée ; du bonheur de la victoire, un grand regret qu’on ait arrêté avant qu’elle soit plus complète, et la pensée qui domine tout « Pourquoi Paul n’est-il plus là ».

Versailles se pavoise instantanément.

Mardi 12 novembre

Journée de joie et de folie à Paris ; drapeaux, cortèges, cris. J’aurais préféré un bonheur plus calme ; et