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Lundi 3 février

Le travail reprend sans Julie, et cela nous paraît bien triste ; il y a beaucoup à faire heureusement, et nous n’arrêtons pas de la journée. Adieux et départ de Lagrange, nommé à Bordeaux. Visite du médecin-principal qui nous demande si nous consentons à aller prendre le service de Mulhouse dont les infirmières partent. Il exprime très aimablement le désir de nous garder, et nous-mêmes désirons rester ici. Nous causons longuement avec lui ; il est bien disposé pour nous et cela sera un appui si le nouveau médecin-chef que l’on attend nous est moins favorable !

Accident, opération d’urgence, très bien faite par M. Legrand.

Les nouvelles de M. Dubourdieu sont de plus en plus mauvaises. Quel malheur et que je regretterai mon pauvre patron avec qui je travaille depuis mon arrivée à l’autochir. J’écris à Hallopeau qui l’aimait tant et qui va avoir bien du chagrin ; je suis sûre que personne ne l’a prévenu.

L’épidémie de grippe reprend un peu partout ; moi-même je me sens toute démolie et mal à la gorge.