Page:Adrienne Durville, Carnet de guerre 1914-1918 n°2.pdf/30

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c’est un vrai siège que cette bataille.

À Toul, un obus est tombé sur un ballon gonflé d’hydrogène ; l’explosion a tué 46 aérostiers[1] sur 54 qui se trouvaient là.

Visite sensationnelle, trois majors de l’hôpital viennent voir l’infirmière ; l’un est le fameux Bousquet alias Punch au rhum (il flambe ses opérés comme des poulets) ex médecin-chef pendant le congé de Landouzy, ours mal léché, impoli et désagréable.

Vendredi 9 octobre

Les nouvelles sont bonnes, on avance presque jusqu’à la mer du nord.

Galmiche va mieux, nous allons peut-être le tirer d’affaire ; en revanche, un autre, Crétien, va plus mal.

Soins ; dégringolades et montées d’escalier, c’est effrayant le nombre d’étages que nous devons grimper par jour.

Le major arrive, je l’aide au pansement, celui là est fort aimable, et doit nous envoyer de vrais blessés quand il y en aura. Nouvelle visite de Bousquet qui inspecte tout et voudrait déjà voir la moitié de nos malades partis ; c’est une rage ! on ferait bien mieux de les laisser se guérir

  1. Aéronaute ; du latin « stare », rester immobile, terme qui désigne uniquement les pilotes et membres d’équipage de ballons militaires d’observation, reliés au sol par un câble ; NdÉ.