Page:Adrienne Durville, Carnet de guerre 1914-1918 n°2.pdf/36

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Nous avons maintenant 30 malades, il y a de quoi nous occuper ; sauf 2 qui sont de vraies brutes, tous les autres sont bien gentils ; tous les corps de métier sont représentés, voyageur de commerce, valet de chambre, ouvriers, paysans, etc., et tout cela fait bon ménage.

Samedi 17 octobre

Soins toute la journée ; nos deux grands malades vont bien maintenant ; cela fait plaisir de les avoir tirés d’affaire.

Je vais voir Mme de N. pour lui parler de sa nuit de veille, Lombard est mourant ; s’il n’est pas mort d’ici ce soir, ce sera pour moi cette nuit. Quelle agréable perspective.

Salut à 4 heures ; conversation avec M. Jourdan et Mme de St M.. Je rentre dîner à 6 heures.

Dimanche 18 octobre

Nuit pénible, passée en partie dans la chambre de Lombard agonisant ; c’est tout à fait la fin et je m’attends à toute minute à le voir mourir entre mes mains ; sa mère est effondrée, le père gémit ; quels moments horribles et que cette nuit est longue. Il vit encore quand je pars. Quelle force de résistance