Page:Adrienne Durville, Carnet de guerre 1914-1918 n°2.pdf/37

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Soins toute la journée ; je me sens un peu fatiguée.

Mme des L. va au Grand Hôtel voir le Gal Lecomte, Mme de Nanteuil va voir aux Anges Mme de Marthille pour avoir une permission de 4 jours pour Paris, permission qui lui est accordée sans difficulté. Des conversations il résulte que l’on pense que les combats reprendront par ici dans une quinzaine de jours. Il y aurait un corps d’armée allemand près d’Huningue[1] et nous faisons des tranchées formidables pour leur barrer le passage.

La grande bataille du Nord va commencer ; elle aura une grande importance ; je reçois une lettre de Marguerite me disant qu’on fait des tranchées à Bresles dans la crainte d’un retour offensif.

Mme des L. va veiller ; je tombe de fatigue et me couche à 8 heures.

Lundi 19 octobre

Mme des L. revient de l’hôpital ; le pauvre Lombard n’est pas encore mort ; quelle longue agonie.

Deux de nos malades partent, dont notre russe ; il revient deux heures après avec deux gendarmes qui viennent enquêter sur lui ; pendant ¼ d’heure c’est un

  1. Huningue est une commune française de l’agglomération trinationale de Bâle, située dans le département du Haut-Rhin, en région Grand Est. Elle a pour particularité d’être située le long de deux frontières françaises, avec l’Allemagne et avec la Suisse ; NdÉ.