Page:Adrienne Durville, Carnet de guerre 1914-1918 n°3.pdf/11

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Il y a un grand mouvement en Alsace aujourd’hui, on doit essayer de reprendre Cernay, que les Allemands ont beaucoup fortifié et qui commande la route de Mulhouse. Mme Villers est partie pour Massevaux avec le Dr Pagnier. C’est la première infirmière de la C. R. qui va en Alsace. Est-ce de bon augure pour nous ?

À deux heures, enterrement de notre petit malade à l’hôpital civil ; nous y allons avec 2 infirmiers et 2 infirmières qui portent quelques fleurs. C’est extrêmement triste. Dans le cimetière une femme est écroulée sur la tombe de son fils et pousse des hurlements. Que de deuils et de larmes partout.

Départ de Feuillet et de deux autres malades.

J’apprends deux nouvelles atrocités des Allemands : un jésuite, ami du P. Maquart que je rencontre chez Julie a été pris, roué de coups et enterré vivant ; il n’a été sauvé que grâce à un Bavarois catholique, qui, indigné, a pu revenir le déterrer avant qu’il ne soit asphyxié ; il est aujourd’hui entre la vie et la mort.

Un prisonnier français écrit d’Allemagne à sa femme qu’il va bien, est très bien traité, etc., et qu’il lui demande de