Page:Adrienne Durville, Carnet de guerre 1914-1918 n°3.pdf/18

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pas avoir une étrangère pour nous ennuyer alors que Mme de M. nous laissait si tranquilles. Elle dit, d’ailleurs, n’avoir qu’à se louer de nous ; j’irai la voir demain.

Ce qui se passe en Alsace est déplorable ; les territoriaux ne marchent pas, les officiers s’amusent, les munitions manquent ; de l’avis général, il est stupide de commencer un mouvement sans forces suffisantes ; il fallait ne rien faire du tout ou bien marcher sérieusement.

La seule nouvelle intéressante est apportée ce soir par le lieutenant W.. Nos trois avions sont partis vers 11 heures et sont rentrés après avoir survolé Strasbourg ; deux sont revenus au Champ de Mars, le troisième à atterri à Roppe ; qu’ont-ils pu faire à Strasbourg, nous le saurons demain.

Un de nos malades m’offre une très jolie petite boîte à épingles qu’il a sculptée avec son canif dans un morceau de bois. Cela rentrera dans mes souvenirs de guerre.

Jeudi 10 décembre

Journée mouvementée par beaucoup de petites choses.

En descendant le matin, je trouve un de nos infirmiers disposé à en étrangler un autre qui l’a insulté en le traitant de