Page:Adrienne Durville, Carnet de guerre 1914-1918 n°3.pdf/32

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Paul, comme viatique. C’est un étranger, mais j’aurais un vrai chagrin s’il lui arrivait quelque chose ; il est tellement sympathique et a un si beau et si calme courage ; c’est bien un vrai type d’officier français. Comme nous allons penser à lui demain.

Il est 3 heures, et je suis trop émue pour dormir ; ce n’est vraiment pas la peine de me coucher pour me relever à 6 h. ½ ; j’écris mon journal et je m’étends sur un divan pendant que Renée finit de s’occuper des paquets de Noël.

Vendredi 25 décembre

Soins toute la matinée, fin de nos préparatifs de Noël ; notre arbre est superbe, chargé de près de 500 objets, couverts de fils d’argent ; mais quel travail, j’ai des épines plein les doigts.

À midi, Mme de St  M. vient nous demander à déjeuner, son mari n’est pas rentré, son cousin est parti, elle est inquiète et se trouve trop seule ; nous apprenons l’objet de la mission de M. de B.. L’ordre d’offensive générale sur tout le front est donné pour aujourd’hui midi ; la bataille reprend sur toute la ligne, de Ferrette à Ostende ; il doit inspecter la ligne de feu et va se trouver très exposé. Notre Paul y est aussi ; Dieu le protège !