Page:Adrienne Durville, Carnet de guerre 1914-1918 n°3.pdf/47

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Le camion des chasseurs me rattrape en route pour me donner une lettre de Paul. Il repart demain matin pour les tranchées d’Aspach-le-Haut. Que Dieu le garde ! Je lui réponds sur une feuille de carnet. Quelle chance de pouvoir avoir si souvent des nouvelles.

Il fait un temps superbe, tout est couvert de neige, et la vue des montagnes est bien belle ; le canon tonne sans arrêt ; c’est le bombardement de Cernay, paraît-il ; il ne restera rien de cette pauvre Alsace.

Lettres de petite Renée et de Versailles.

Mardi 19 janvier

Il y a eu paraît-il, une assez forte secousse de tremblement de terre cette nuit ; je n’ai rien senti, mais dans bien des maisons les lits ont été secoués et les pendules arrêtées.

La neige tombe toujours ; tout est blanc et superbe ; le canon se fait entendre sans interruption.

Départ de malades pour l’arrière.

Mercredi 20 janvier

Toujours le canon, mais moins fort que ces deux jours précédents ; il faut absolument faire taire certaines batteries allemandes gênantes.