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Samedi 30 janvier

Soins toute la matinée.

Un avion allemand est sur nous ; on ne tire pas car cela est interdit sans ordres et celui qui doit les donner n’est pas à son poste. L’espionnage est si bien organisé ici que les Allemands savent tout ce qui s’y passe.

L’opération de Desnoyers est pour demain, ainsi que celle de Montagnon que l’on conduit à l’hôpital civil ; nous devons assister aux deux.

M. Béha part incognito et en civil pour Bâle, service secret.

Dimanche 31 janvier

Messe militaire à St  Christophe. Dix de nos malades nous y accompagnent, c’est un vrai cortège.

Au retour, nous changeons de tenue et filons à l’hôpital militaire. Le Dr  Bousquet fait une amputation d’urgence à laquelle nous assistons ; le pauvre opéré a reçu une balle qui lui a brisé le fémur ; une hémorragie s’est déclarée et le seul moyen de le sauver est de couper la jambe pour rechercher cette malheureuse artère introuvable. Que de tristes choses dans