Page:Adrienne Durville, Carnet de guerre 1914-1918 n°3.pdf/9

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Aussitôt arrivé, le Dr  monte auprès de lui ; c’est la fin ; il meurt dans le courant de la visite que je continue avec le médecin pendant que Mme des L. et un infirmier s’occupent de l’ensevelissement.

C’est le premier malade que nous perdons et cela nous attriste profondément, mais je serais plus impressionnée par la mort d’un soldat.

Le chagrin des parents est navrant, surtout celui du père, que je console de mon mieux ; ils sont touchants dans leur reconnaissance pour ce que nous avons fait, sans résultat, hélas !

Après déjeuner, courses avec Julie pour marcher un peu.

Mise en bière de notre malade ; Mme des L. et moi y assistons ; c’est ce que je trouve de plus pénible de tout ce qui accompagne la mort ; on l’emporte à l’hopital civil ; l’enterrement aura lieu demain.

Mme de St  M. vient à son retour d’Alsace ; elle est allée cette fois du côté de la frontière suisse. Il faisait un temps idéal et elle a pu voir jusqu’à la forêt noire, toute l’Alsace devant elle.

Quelques détails sur l’expédition des Anglais ; ils devaient partir quatre, mais l’un d’eux a flanché au dernier moment