Page:Adrienne Durville, Carnet de guerre 1914-1918 n°5.pdf/21

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journées de ma vie, Paul est disparu, probablement blessé et prisonnier, la chose que lui et moi redoutions le plus au monde. Comme le pays demande de lourds sacrifices !

La visite commençait ce matin quand on apporte une lettre à Mme Béha. Comme son mari l’a quittée hier, j’ai pensé immédiatement que cette lettre me concernait. J’ai pu aller jusqu’au bout de la visite sans rien demander, pour ne pas interrompre le service, mais cette attente d’une heure m’a paru atroce.

Dès que j’ai été libre et seule avec Mme B., je l’ai questionnée, demandant tout de suite s’il était tué ; en réalité on n’en sait rien ; la dernière vision qu’on a eue de