Page:Adrienne Durville, Carnet de guerre 1914-1918 n°5.pdf/32

La bibliothèque libre.
Cette page a été validée par deux contributeurs.

Notre Paul a été tué le 16 à 1 heure de l’après-midi, dans une charge à la baïonnette qu’il a conduite en héros. Il a été frappé d’une balle dans la tête et d’une autre dans le cœur ; il est mort sur le coup et n’a pas souffert une seconde.

Il a eu la plus belle mort que puisse rêver un soldat, celle dont il était digne. Ce qui a rendu les recherches si difficiles c’est qu’on n’y pouvait aller que la nuit dans un terrain fort dangereux, et il a fallu la volonté acharnée de Petitpas pour arriver à un résultat, samedi dernier seulement.

Je le quitte après lui avoir exprimé toute notre reconnaissance ; nous pleurons autant l’un que l’autre.

Retour à Belfort ; je suis forcée de me