Page:Adrienne Durville, Carnet de guerre 1914-1918 n°5.pdf/93

La bibliothèque libre.
Cette page a été validée par deux contributeurs.

qui remplissent le train. Chaque jour, il s’en empile ainsi des quantités énormes ; à la tombée de la nuit 500 mulets se chargent de leur faire descendre l’autre versant de la montagne pour les distribuer aux troupes d’Alsace. Nous gravissons à pied les dernières pentes de la montagne et arrivons enfin tout au sommet. Le colonel nous prie de rabattre nos capuchons pour cacher le blanc de nos coiffes. Nous sommes très en vue, et les Allemands sont de bons observateurs ; inutile de nous faire envoyer des marmites. Nous avons une telle impression de sécurité que cette précaution nous surprend