Page:Adrienne Durville, Carnet de guerre 1914-1918 n°7.pdf/20

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les sapins pour aboutir à une superbe clairière toute couverte de neige et d’où nous avons une vue superbe sur les Vosges, le ballon d’Alsace, le Hohneck. C’est splendide, mais ce genre de vue m’attriste toujours et je cherche le ballon le plus près de Metzeral ou de Kruth.

Retour par des descentes à pic au milieu de la neige, puis le long d’un très beau torrent qui nous ramène à G. à 6 heures du soir. Je suis ravie de ma journée, cela m’arrive si peu souvent.

M. et Mme Lt. dînent à la popote de l’ambulance.

Mardi 4 avril

On opère de nouveau le pauvre Thauvin qui souffre le martyre toute la journée.

Visite d’un Taube, mais cette fois on ne le laisse pas approcher.

Arrivée du Dr Haas qui passe toute son après-midi avec nous ; il nous raconte un tas de potins sur Belfort et paraît bien heureux de son mariage. Lui et nous sommes très contents de nous revoir.

Renée est partie pour Belfort en auto avec son Colonel ; elle rentre le soir après avoir vu son mari, Lauth et tout notre monde. Tout est bien changé aux C. S. ; c’est devenu triste ; tout le monde a l’air de s’y déplaire ; je crois qu’on nous y regrette ferme