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Mardi 3 avril

Le canon tonne sans cesse, et nous nous sentons bien en pleine guerre ; nous marchons sur les caillebotis, nous connaissons la boue du front, tout comme les poilus ; le médecin-chef est parfait pour nous, par contre, le lit est horrible et froid, et une tempête effroyable enlève une partie de notre toit ce qui fait qu’il pleut dans nos lits ; impossible de dormir une seconde.

Nous pensions avoir une journée de tranquillité quand Chevassu vient nous prévenir que quelques grands blessés viennent d’arriver et qu’il compte sur nous pour organiser les baraques.

Quel travail, il n’y a rien, pas de matériel, pas de thermomètres, pas d’infirmiers, pas de salle de pansements ! C’est criminel d’ouvrir un hôpital dans des conditions pareilles. Nous nous multiplions auprès des blessés, et c’est notre matériel qui assure le service. Nous faisons des lits, organisons les salles, mais c’est la pagaye dans toute son horreur.

Résultat, une fatigue immense et pas de repos dans ces lits abominables.

Mercredi 4 avril

Continuation du travail et de l’installation dans les plus mauvaises