Page:Adrienne Durville, Carnet de guerre 1914-1918 n°8.pdf/41

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conditions possibles. Le canon tonne sans arrêt, est-ce le grand coup qui commence ?

Les obus incendiaires tombent sur Reims. Nous faisons connaissance avec quelques médecins, ahuris au milieu de cette désorganisation sans nom.

Jeudi 5 avril

Journée de travail sans arrêt. Visite du Colonel Ségonne, le canon que nous entendons n’est encore que le réglage ; la préparation d’artillerie ne commencera que dans quelques jours.

Vendredi 6 avril

Visite du médecin inspecteur Béchard ; Chevassu lui dit que sans nous, l’hôpital n’aurait pu fonctionner. Compliments, félicitations, etc. Cela nous fait plaisir, mais ne remplace pas tout ce qui manque pour les blessés.

Samedi 7 avril

Tapage effroyable, une grosse pièce de marine qui tire très près de nous fait un horrible vacarme ; nous ne pouvons dormir ; neige, tempête, vent, boue.

Nous commençons à connaître quelques chirurgiens, l’un d’eux commence à être fort peu poli et fait une sortie à la fois