Page:Affaire des déportés de la Martinique, 1824.djvu/198

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datée du 30 juin, portant qu’elle allait se faire rendre compte, sur-le-champ, de l’objet de leurs réclamations.

Cette lettre contenait la promesse implicite de faire connaître la réponse ; car il est inutile d’examiner, si l’on veut se taire sur le résultat de l’examen. — Ce silence est un aveu que l’on n’a rien trouvé à opposer aux raisonnemens du mémoire.

Mais Son Excellence, le marquis de Clermont-Tonnerre, s’est crue apparemment dégagée de cette obligation sacrée de répondre au malheur, par les applaudissemens qu’elle obtint à la tribune de la Chambre des députés, le 17 juillet, en défendant une allocation de son budget.

Nous avons démontré, dans le mémoire du 23 juillet, combien Son Exc. avait été trompée sur les faits.

Néanmoins, elle a continué de garder le silence, jusqu’au moment de sa retraite, malgré la décision de la chambre des pairs, qui, dans sa séance du 30 juillet, n’est passée à l’ordre du jour sur la pétition des déportés, que parce que le gouvernement devait statuer sur la question.

Un pareil silence est si contraire aux habitudes du gouvernement royal, et aux règles d’un gouvernement légitime, qui se dirige toujours d’après les lois et les convenances, qu’on est obligé d’en chercher les raisons.

Le prédécesseur de Votre Excellence aura, sans doute, été conduit à penser que la décision ou les décisions relatives aux déportés de la Martinique, étaient indéformables, parce qu’elles seraient des jugemens.

On dit que c’est pour se conformer strictement à ces décisions, que quatre d’entre ces déportés ont une résidence forcée assignée en France et que trente-sept autres doivent être envoyés au Sénégal.

Mais puisque les décisions dont il s’agit n’émanent d’aucune autorité judiciaire, puisqu’elles n’ont été accompagnées d’aucune forme de justice, puisqu’il