Page:Agassiz - Études sur les glaciers, 1840.djvu/122

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du petit Cervin, etc., finissent aussi par se confondre, Pl. 5, si bien qu’à l’extrémité du glacier de Zermatt, on ne distingue plus que des lambeaux de deux moraines médianes, Pl. 6.

Les moraines médianes sont en général d’autant plus puissantes, que les glaciers sur lesquels elles reposent ont fait plus de chemin avant de se réunir, et cela est facile à concevoir ; car un glacier qui a cheminé long-temps isolé entre des parois de rochers doit nécessairement avoir amassé plus de débris qu’un petit glacier qui vient à peine de se détacher d’un grand plateau de glace. La moraine médiane du glacier inférieur de l’Aar est, de toutes celles que je connais, la plus remarquable par son étendue et par sa hauteur (voyez Pl. 14) ; aussi naît-elle de la réunion de deux grands glaciers, le glacier du Lauteraar et le glacier du Finsteraar, qui, avant de se rencontrer dans leur cours, ont franchi l’un et l’autre un espace de plusieurs lieues. Cette moraine que j’ai représentée Pl. 14, avec la cabane construite à sa surface par M. Hugi en 1827, est tellement puissante, qu’à une demi-lieue du point de confluence des deux glaciers, elle a déjà plusieurs centaines de pieds de large. Elle s’étend sur toute la longueur du glacier et maintient en quelque sorte la séparation primitive entre le glacier du Finsteraar et le glacier du Lauteraar jusqu’à l’issue des glaciers réunis. Vue du sommet du Sidelhorn,