Page:Agassiz - Études sur les glaciers, 1840.djvu/189

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et c’est ce qui sauva sans doute le guide de Grindelwald.

Saussure attribue, avec raison, la formation de ces voûtes à l’action des eaux, qui, grossies par les chaleurs de l’été, « facilitent la désunion de la glace et rongent par les côtés les glaces qui gênent leur sortie ; alors celles du milieu n’étant plus soutenues, tombent dans l’eau qui les entraîne, et il s’en détache ainsi successivement des morceaux, jusqu’à ce que la partie supérieure ait pris la forme d’une voûte dont les parties se soutiennent mutuellement. » (Voyages dans les Alpes, tom. II, p. 16, § 622). Cette explication est sans contredit la plus simple que l’on puisse donner de ce phénomène ; car l’on ne saurait douter que l’eau n’en soit la cause première. Mais il est plusieurs autres agents qui réclament aussi leur part d’influence, sinon dans la formation, au moins dans l’agrandissement de ces voûtes. Ce sont, en particulier, les vents chauds et les sources. L’on conçoit en effet que les vents de la vallée, dont la température est souvent de beaucoup au-dessus de 0°, en s’engouffrant dans ces canaux et couloirs intérieurs du glacier, fondent plus ou moins les parois de glace avec lesquelles ils entrent en contact. Ces vents sont très fréquents et proviennent de la tendance qu’a l’air chaud de la vallée à se mettre en équilibre avec l’air froid qui règne dans les canaux du gla-