Page:Agassiz - Études sur les glaciers, 1840.djvu/216

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des plus petits creux, que la boule de mon thermomètre remplissait presque en entier, et celle des baignoires de plusieurs pieds de longueur et de profondeur, étaient également à zéro, même lorsque la température de l’air s’élevait à cinq ou six degrés. La plus grande de ces baignoires que j’aie examinée sous ce rapport, se trouvait sur le glacier inférieur de l’Aar ; elle avait douze pieds de long sur trois pieds de large et huit pieds de profondeur ; malheureusement je n’ai pas pu m’assurer si la température de l’eau était la même au fond qu’à 3 pouces au-dessous de sa surface, où elle montrait exactement −0°, l’air extérieur étant à +5°.

Dès que le fond de ces creux se charge de limon, de sable ou de gravier, toutes ces conditions se trouvent changées, et la température de l’eau augmente avec la température de l’air, à raison des propriétés absorbantes du dépôt. J’ai trouvé de très-grandes différences à cet égard dans différens creux ; l’eau contenue dans les uns s’élevait à peine au-dessus de zéro, tandis que dans d’autres creux elle atteignait une température de +1,5°. Sur le glacier de Zermatt, ces petites flaques à fond opaque ne m’ont jamais offert une température au-dessus de +0,5°, +0,6° et +0,7° ou +0,8°, tandis que sur le glacier inférieur de l’Aar j’en ai mesuré de +0,5°, de +1°, et même de +1,5°.