Page:Agassiz - Études sur les glaciers, 1840.djvu/242

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grande moraine du glacier de Prenva, qui, dans ces derniers temps, a été en grande partie envahie par le glacier. Suivant M. Venetz, le glacier commençait à rétrograder en 1820, après avoir renversé les restes d’une chapelle et plusieurs arbres, dont les anneaux d’accroissement indiquent, pour l’un, 200, et pour l’autre 220 ans ; preuve qu’il y avait plus de deux siècles qu’il n’avait pas eu l’étendue qu’il avait à cette époque. Je citerai encore les moraines du glacier des Bois, dont l’une est plantée de sapins, et plusieurs autres exemples signalés par M. Venetz. Mais en est-il de même de ces moraines situées à des distances plus considérables des glaciers, et sur la déposition desquelles l’histoire ne nous a transmis aucun renseignement ? Ici, il faut l’avouer, la limite entre l’époque historique et les époques géologiques antérieures, nous échappe en quelque sorte. Je crois même qu’il sera difficile d’arriver, à cet égard, à une délimitation rigoureuse, par la raison que les distances seules ne sauraient être invoquées comme une preuve décisive ; car nous verrons, plus bas, que, de nos jours, certains glaciers oscillent dans des limites très-étendues, et déplacent ainsi constamment leurs moraines. Il faut par conséquent que d’autres considérations viennent corroborer les conclusions que l’on peut tirer de la distance qui sépare les moraines de l’extrémité des glaciers, si l’on veut les faire servir à une détermination approximative de leur âge. Tous les faits cités par